Rouge & or, 03.05—30.06.12

Pour Marceline ROBERT, artiste de tendance « abstraction lyrique » le rouge et or évoque une « lettre d’Amour » comme un bouquet offert par un amoureux passionné et transi, un « coucher de soleil » avec l’ombre découpée d’un village enfoui au fond de la mémoire collective.

Pour Raja GRAAL, artiste contemporaine, peintre et sculpteur, le rouge et or se traduit par un voyage au coeur du pays des femmes, inclinant gracieusement la tête, se saluant entre elles simplement parce-qu’elles sont femmes à la fois uniques et universelles, au centre d’un voyage dans le temps, qu’il soit passé, présent ou futur, ce temps de joies et de souffrances, comme un écho aux «voiliers dans la tempête » de Marceline ROBERT. Raja GRAAL propose ainsi sur ce thème plusieurs œuvres aux titres évocateurs : « rubis de cœur », « tendres aveux », « la vitesse du passé », « Inter-Graal 1 et 2 », « larmes de soleil ».

Nous prenons la mer avec HAZAVANA, artiste peintre et sculpteur, vivant et travaillant en Bretagne qui nous offre une « dissipation » de l’esprit et de l’image. Les femmes aux corps d’or et aux cheveux rouges occupent également une place de choix dans l’œuvre d’HAZAVANA : « la Dormante » dialogue avec « la Rêveuse ».

Joëlle LE BOLES-MICHIELS, quant à elle nous entraîne dans un monde mystérieux et féerique de silhouettes souples, minces et élancées, qui s’assemblent et se désassemblent au fur et à mesure des rencontres de vie. Par son travail de matière, notamment de la feuille d’or, elle perpétue un savoir-faire familial, celui de son grand-père doreur.

Pépère adepte du « ciré de la toile », nous invite à goûter ses recettes magiques à base de cire, de pigments, de paillettes et d’or et à voyager dans son monde sidéral parsemé de planètes et de galaxies.

Le voyage continue avec Hassen GUERFALLAH, architecte d’intérieur confirmé, qui s’est laissé inspirer par les signes et symboles de la vie quotidienne en Tunisie et dont les calligraphies rouge et or, auraient pu venir orner des couvertures de livres, pour une nouvelle collection « Rouge et or » des livres de notre enfance. Ces bouts de parchemins manuscrits sont aussi là pour témoigner d’un patrimoine hérité du lointain des âges et dépoussiéré.

Béatrice FREZAL, voyageuse infatigable, ayant vécu pendant 3 ans en Thaïlande, nous offre un détail d’un monument de Bangkok où sa peinture et son travail de matière « sous influence asiatique » a pris tout son essor.

Claudine ANCELIN intègre le marouflage de ses photos de voyage sur papier pour les fondre dans la matière et superposer ainsi plusieurs reliefs. Béatrice FLAUD construit des citadelles or sur fond rouge, mais dessine aussi des abstractions dans le thème présenté.

Dans les carrés de toile rouge et or de NADJA, se retrouve comme des soleils bien ordonnés qu’on aurait rangés dans sa mémoire d’enfant pour ne pas les oublier, avant de partir dans le monde des adultes.

Jean DESVILLES, cinéaste et peintre, a créé un décor de forêt et son travail tout en nuances décline le rouge et l’or, toujours empreint d’une ambiance surréaliste.

Carmen IBANEZ-LAHOZ voit la ligne d’horizon or entre le ciel et la terre, le passé et le présent : un tableau plein d’espoir qui aide à tirer un trait, malgré les difficultés traversées. Un travail de scarification de la toile tout en symbole.

La théière orientale sur carré de lin créée par Jacqueline REGNIER nous invite à prendre le thé sans lésiner sur le nombre des invités. L’or est alors perçu comme gage de sociabilité et convivialité à l’image de cette artiste si attachante.

Pour Juliette CHOUKROUN le symbole de l’or et celui du corps de la femme originelle rendue à son innocence, à partir d’un travail lissage du bronze bien spécifique du sculpteur, visant à gommer toute impureté qui aurait pu l’entacher.

Le rouge et or continue à inspirer de nos jours avec l’emploi de nouvelles techniques et de nouvelles matières. Les artistes, perpétuels chercheurs, qu’ils soient figuratifs ou abstraits, s’en donnent à cœur joie pour s’exprimer différemment sur ce même thème, et nous sommes bien loin des flammes de l’enfer …. La symbolique principale exprimée est ici tout simplement le Bonheur et l’Amour à travers le Temps à faire partager aux visiteurs.

 

Béatrice BELLAT, galeriste