Charles Lapicque est un artiste peintre de la nouvelle École de Paris, né en 1898, décédé à Orsay en 1988. Ses œuvres furent déterminantes, entre 1939 et 1943, pour le développement de la peinture non figurative et par sa figuration très colorée dans les années 1950 pour le Pop art, figuration narrative, figuration libre et cultivée, trans-avant-garde et Bad painting notamment. Egalement sculpteur, illustrateur, graveur, lithographe, ingénieur scientifique et philosophe, il développe  parallèlement, un goût certain pour l’étude et la pratique  des instruments musicaux tels que le piano, le violon, la clarinette, le basson et même le cor.
Originaire des Vosges, il passe son enfance à Épinal. À partir de 1909 il habite Paris où il suit ses études secondaires, pratique le dessin au lycée. Mobilisé de 1917 à 1919 dans l’artillerie de campagne, il participe aux combats de 1918 et recevra la Croix de Guerre.
En 1919 Charles Lapicque entre à l’École centrale des arts et manufactures à Paris. Il peint en 1920 ses premiers paysages près de Caen. Ingénieur dans la distribution d’énergie électrique, il assure la construction et l’exploitation de lignes à haute tension près de Lisieux. Il s’installe à Paris en 1924, peignant le dimanche paysages et marines. En 1929 après avoir abandonné sa carrière d’ingénieur, il réalise sa première exposition personnelle à la Galerie Jeanne Bucher.
Parallèlement, il entreprend une thèse pour le doctorat ès sciences physiques sur « l’optique de l’œil et la vision des contours » qu’il soutiendra en 1938. Il occupe de 1931 à 1943 un poste d’assistant préparateur auprès de Maurice Curie. À la faculté,  il entreprend des recherches sur la perception des couleurs. Afin de perfectionner ses connaissances il entre à l’École supérieure d’optique et obtient son diplôme d’ingénieur-opticien en 1934.
Charles Lapicque rencontre en 1936 le philosophe Gabriel Marcel qui l’invite à des séances de discussion et lui fait connaître Jean Wahl. Ce dernier l’incite à une réflexion philosophique et esthétique. Lapicque reçoit en 1937 la commande de cinq grandes décorations murales pour le Palais de la Découverte à Paris, l’une d’elle, La synthèse organique (10 x 10 m), lui valant une médaille d’honneur à l’Exposition Universelle de 1937. Nommé boursier de recherches de la Caisse nationale de la recherche scientifique, il réalise plusieurs sculptures (granit), Mobilisé au Centre national de la recherche scientifique, il devient en 1939 chargé d’études sur la vision nocturne et le camouflage, et travaille avec Antoine de Saint-Exupéry. Démobilisé, il commence d’appliquer ses théories dans une série de Figures armées qui posent les bases d’une peinture nouvelle et participe en 1941 à l’exposition des « Vingt jeunes peintres de tradition française » organisée par Jean Bazaine, première manifestation de la peinture d’avant-garde sous l’Occupation. Un contrat avec la Galerie Louis Carré lui permet d’abandonner son poste de préparateur à la Faculté des Sciences. Il peint en 1944 plusieurs toiles autour de la libération de Paris. La Galerie Carré présente en 1946 une exposition « Bazaine, Estève, Lapicque ».
Charles Lapicque est nommé peintre du Département de la Marine. Il reçoit en 1953 le Prix Raoul Dufy de la Biennale de Venise, et en 1979, le Grand prix national de peinture. Il meurt à Orsay le 15 juillet 1988.