Née en 1971, artiste et voyageuse dans l’âme depuis l’enfance, Charlotte MASSIP se forme à l’Ecole Estienne et à l’Ecole  des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle ramasse, déchire, colle ses « Trompe-œil », une sorte d’écriture automatique pour s’émerveiller.
A 21 ans, elle s’embarque sur un gréement âgé de 180 années pour un autre équilibre. Après une étape dans le Gers où le précieux « silence » de son atelier lui  permet de suivre librement le fil de son inspiration, elle revient à Paris puis repart à Bordeaux.
Charlotte MASSIP est artiste membre de la Casa de Velasquez (83è promotion 2012– 2013), Académie de France à Madrid où elle a résidé 1 an. Ses gravures, en écho aux « saintes » de Zurbaràn ont été exposées au Monastère Santa Clara à Séville de mai à juin 2013.
Elle montre son travail partout en France, notamment 2016 au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Cordes-sur-ciel, et en Europe.
Elle participe régulièrement à la journée de l’estampe et de la gravure à Paris Place Saint-Sulpice.

Je crois avoir été amenée au dessin et à la gravure par ma fascination pour le détail. Pas n’importe quel détail mais celui qui ouvre la voie à une vérité plus enfouie. C’est ainsi que tout ce qui était texture, peau, nervures, fibrilles, poils, me faisait l’effet d’une frontière pelliculaire, la dernière avant la descente aux profondeurs.
J’étais attirée par des oeuvres vibratoires, tout en finesse, telles celles de Hans Bellmer, Dmenico Gnoli, Ritch Miller, Georges Braque, Fred Deux.
Par la suite mon regard prit tout naturellement le chemin du corps. Le squelette devint à mes yeux l’architecture exemplaire du vivant. C’est lui qu’il me semblait urgent et nécessaire d’habiller de mes états d’âme.
Je veux parler de mon aventure avec les disséqués. Pas les disséqués auxquels l’anatomiste pense, mais ceux dont les organes par d’étranges transgressions des lois biologiques se déplacent, changent de rôle, s’exposent à des greffes imprévues. Tout ça peut sembler baroque mais répond plutôt à un geste que j’ose qualifier  de chirurgical.
L’art de la gravure peut se comparer à de délicates incisions au scalpel dont les conséquences portent une part mystère. A ce sujet, mon rapport au cuivre fut révélant. La morsure de métal, c’était pour moi comme une opération qui commençait à la peau pour se poursuivre dans les obscurités d’encre et de sang de la matière.
Présentation de l’artiste
Née en décembre 1971, Charlotte MASSIP se forme à l’Ecole Estienne et à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. 
Enfance dans des espaces particuliers et accrochée dans la nacelle d’un aéronef. Découvertes et Rencontres en milieu Livresque, dans les rues Parisiennes et lors d’escapades avec sac à dos.
Liberté d’expressions des Surréalistes (A.Breton, G.BataiLLe, G .de Chirico, M.Ernst…) L’élégance des cubistes (G.Braque), un personnage « accompagnant » un autre, une écriture « pointant » une autre… des vies pleines et sensibles offertes.
Traces et aquarelles ses Croq’cafés et Carnets de voyage. Des portes d’école s’ouvrirent, celles de l’Ecole Estienne, celles des Arts Décoratifs de Strasbourg. 
Elle ramasse, déchire, colle ses trompe-Oeil, une sorte d’écriture automatique pour s’émerveiller.
A 21 ans, elle s’embarque sur un gréement âgé de 180 années pour un autre équilibre: Cartes postales.
Retour à Paris dans un atelier la porte ouverte, elle plonge des années durant dans l’incision, la morsure et commence ses anatomies: les disséqués.
La trentaine finissant, deux petits garçons lui donnent la main.
Emerveillement de jouer à nouveau et devoirs matériels, naïveté s’estompant pour l’autre lucidité « du grandir vrai ».
« Il faudrait avoir deux vies : une pour apprendre, l’autre pour faire » lui soufflait sa grande amie Nicole L (qui manque définitivement à ses jours).
Construction « d’une maison –port » dans le Gers, sans mer à ses pieds mais sait-on jamais !
Mais pour sûr, l’Espérance en l’imaginaire, la beauté, la Liberté qui prend corps : s’aimantant, s’entremêlant et s’alimentant avec vous.
 »Il faut porter du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse. » Résonances du Zarathoustra de Nietzsche qui la rassurent.
Tant de pages qui l’ont éveillée, recentrée : M.Duras, F.Dostoïevski, G.Steinbeck, M. Boulgakov, A.Laude, F.Pessoa, H.Bellmer, H.Crews, et toutes celles qui l’attendent, partout, car « Tout est dans tout ».