Henri naît en 1915 à Perpignan. De par son père, spécialiste des yeux réputé, il fait la connaissance de Matisse, Maillol ou encore Raoul DUFY qui était ami de la famille et voisin. Sa mère quant à elle, l’éveille à l’art paysan baroque et à l’art roman. L’artiste, élève aux Beaux-Arts, voue une très grande admiration à Dali qu’il considère comme son maître en peinture. Il monte à Paris en 1932 avec ses 2 amis Charles TRENET et Robert RIUS. En 1936, il participe à une manifestation surréaliste et collabore à la revue le « Minotaure » signant de son patronyme « ESPINOZA ». Un de ses poèmes « l’œuf de l’œil » est présenté à la librairie TSCHANN à Montparnasse (Editions Sagesse) en 1937. En janvier/février 1938, il est présenté à la Galerie des Beaux-Arts à l’exposition Internationale du Surréalisme, organisée par André BRETON et Paul ELUARD. Parmi les autres exposants Salvador DALI, Max ERNST, Man RAY …. ESPINOUZE figure aussi dans le « Dictionnaire abrégé du surréalisme » (éditions José CORTI) avec la reproduction d’une de ses œuvres. Il illustre « Cahier sur le rêve » écrit par André BRETON, de même qu’il collabore à l’illustration des œuvres complètes du comte de Lautréamont (notamment les chants de Maldoror) aux côtés des plus grands artistes surréalistes (MATTA, Oscar DOMINGUEZ, André MASSON, MAGRITTE, MIRO, TANGUY etc …. ) Henri ESPINOUZE se retrouve au Château Bel Air toujours avec le groupe surréaliste. Robert RIUS son ami d’enfance, devenu le secrétaire d’André BRETON, qui l’y accueille. Après un passage en Corse pendant les années d’occupation, il se réfugie en Dordogne de 1943 à 45. C’est en 1945 qu’il rencontre Youki DESNOS, et avec laquelle il vivra jusqu’à la mort de cette dernière en 1964. Il commence à signer ses œuvres « ESPINOUZE », élit domicile au 19 rue Mazarine à Paris. Quelques galeries vont l’exposer : Galerie EINSILD.(1949 – 50), Galerie JOURDAIN-EINSILD avec une présentation par Jean ROUSSELOT, poète (1951), Galerie 25 (1953), Galerie RENOU et POYET (1958). Il connaît un vif succès en 1960 suite à son exposition à la galerie JC de CHAUDUN. Parallèlement, il poursuit sa carrière de poète et d’illustrateur. Il publie ses propres textes et illustrations en 1961 dans « quand la vie pavoise » et illustre « saisons souterraines » de Rouben MELIK en 1962 (éditions ROUGERIE). Vers 1963, alors veuf de Youki DESNOS, ESPINOUZE rencontre Claude de Burine qu’il épouse et avec laquelle il vivra jusqu’à sa mort en 1982. C’est avec amour qu’il illustre son recueil « l’Allumeur des réverbères ». En 1980, les Editions Saint-Germain-des-Prés, impriment « le cahier vert » de Claude de Burine dont chacun des 10 exemplaires de l’édition originale contient une œuvre unique sur papier d’Henri ESPINOUZE. A sa mort, 2 ans plus tard, il laisse derrière lui de nombreux projets de livres, de dessins, de poèmes, témoins de l’immense activité de cet artiste prolifique et talentueux qui sera soutenu par les surréalistes qui ne l’ont pas oublié, notamment, Lise DEHARME, l’un des personnages de « Nadja » d’André BRETON, et le poète Pierre BEARN.