L’invitation au voyage, 10.03—09.04.16

En cette période quelque peu troublée où nous ne pouvons plus nous rendre dans certains pays compte tenu de l’insécurité mondiale, la galerie vous invite à voyager en compagnie d’artistes qui vous font partager leur imaginaire, leur passion ou leur vécu tout simplement.

Avec Jean-Pierre ALAUX vous découvrirez les environs de Cannes tout en lumière et en symbole. Ce peintre officiel de l’air, de l’espace et de la marine, vous fera naviguer en felouque sur le Nil. Son « voyage en ballon » ressemble à un voyage intérieur au visage nuancé et flottant, reflet des humeurs changeantes des étapes de la vie.  Non sans humour, Jean-Pierre ALAUX nous présente « ses Nanavigatrices » dont les visages flottent comme des sirènes en mer, au-dessus de son voilier dans la baie de Cannes. A remarquer qu’il utilisait déjà des matériaux textiles dans la réalisation de ses tableaux, précurseur de certains créateurs contemporains. Nous passerons sur son « lever de lune » à l’encadrement si choisi !

Pour les sculptures, Jean-Pierre ALAUX nous présente une femme avec des fleurs plein la tête, encore tout un symbole de fraîcheur et de beauté bien loin du quotidien terre à terre et stressant, même si parfois Eve joue dangereusement avec le serpent.

Danièle PERRE, cette artiste post cubiste, au graphisme à la limite entre abstraction et figuration, a choisi des coques de bateaux aux couleurs tranchées pour nous donner envie d’aller plus loin et de pénétrer dans son monde.

Avec Valérie BUONO, vous circulerez en rickshaw motorisé, à dos d’éléphant ou en  vélo à Pondichéry. Cette voyageuse récidiviste et passionnée de l’Inde emploie également une technique mixte bien particulière pour la mise en valeur de ses sujets.

Vera DI BIANCA a vécu au Chili et a rencontré des Mapuches, indiens fiers et rebelles qui représentent 4 % de la population chilienne soit un peu plus de 600 000 personnes, si ce n’est plus. Le travail de Vera qui se joue des plans nous entraîne dans une valse surréaliste de visages et de costumes.

Réminiscence ou pas du Vénézuela, Jacqueline REGNIER nous invite à la fraîcheur colorée de ses éventails. Elle nous propose aussi de voyager par courrier avec sa boîte aux lettres entièrement peinte et décorée d’animaux et de plantes exotiques.

Pour NICODI, les voyages se font dans un monde aquarellé tout en couleur. L’Argentine, le Pérou, cette voyageuse nous entraîne en Russie, au Mozambique, en Chine, au Portugal, aux USA, .. et j’en passe, sans jamais se lasser. Mais le monde est aussi une toile de vie : et si la terre tourne, des enfants de tous pays s’agitent autour d’elle, animant l’Univers de leurs joyeuses humeurs.  Quatre carnets de voyage sont ainsi à votre disposition pour vous faire artistiquement voyager ainsi que deux séries de livres retraçant l’œuvre de cette dynamique artiste, représentante de la paix.

Jacques LEONARD a réinventé différentes ambiances imprégnées de son vécu sans en représenter la stricte réalité. Cet homme sensible à la lumière du crépuscule et aux ciels balayés  de nuages irisés et venteux, ne se contente jamais d’un paysage désert. Des foules en exode, des groupes  l’animent  aux pieds des tours, ou sur la grève, un peu comme s’ils avaient juste attendu l’artiste pour une « pose-photo ». Le pourpre et le bleu se marient à merveille et les espaces s‘organisent ainsi somptueusement enlevés.

La luminosité de Jean PREVOST est le résultat d’un « fauvisme » persistant et d’un travail de recherche constant. Inspiré par le cirque ambulant sur la place du marché d’Arlebosc, les roulottes des gens du voyage nous font évader rien qu’à les regarder sous le ciel tourbillonnant de l’Ardèche et la rougeur des arbres s’harmonise avec les rayures du chapiteau. On ne sait plus si le spectacle de la nature devient celui du cirque ou si c’est l’inverse. Boucieu-le-Roi est sur le trajet du Mastrou, ce train des voyages historiques sur la ligne Tournon Lamastre depuis plus de 120 ans. Un monde de lenteur et de constance loin des tumultes de la ville. Une petite gare de campagne dont le charme des wagons est indéniable.

SCHEMS, toujours à la limite de l’Algérie et de la Tunisie, nous transporte dans la ville, le désert, les marchés, ou en bord de mer avec « ses laveuses de laine » maniant aussi bien le collage que le pastel, l’aquarelle ou l’huile. Le magreb est aussi représenté par Lucien MAINSSIEUX, artiste peintre du siècle dernier, originaire de l’Isère, après avoir découvert Rome, obtient une bourse pour l’Afrique et part en Tunisie en 1921, puis effectue plusieurs séjours jusqu’à sa mort en 1958 au Maroc et en Algérie.

Brigitte DUMERAC a connu monde le Mali il y a fort longtemps, du temps où elle a entrepris son tour du monde sur un cargo. Les scènes de vie reproduites ne peuvent aujourd’hui qu’inspirer une certaine nostalgie du temps où la violence n’y régnait pas.

Niankoye LAMA, d’origine guinéenne, est aussi inspiré par des scènes de vie : les femmes majestueuses portant leurs provisions sur la tête, tenant leurs enfants par la main nous remémore l’importance de la famille et de la maternité.

Akim BOURI quant à lui voyage en Algérie et peint d’après nature très sincèrement : le désert, la pause du thé, les nomades. Le temps s’arrête : tranquillité,  paix, voyage intérieur.

Myriam WITHERS, quant à elle nous invite à suivre les traces lumineuses du « Roi pêcheur »  un peu comme une incitation à la purification dans le tourbillon d’un volcan en perpétuelle irruption. Cette excellente coloriste nous entraîne dans un voyage tout en nuances dans le tourbillon incessant de la vie. Une vision dynamique du monde qui évolue. Peu importe ce qu’on laisse derrière soi, il faut avancer.

Tout ceci laisse, Juliette CHOUKROUN pensive. Cette œuvre de bronze se prend la tête dans les mains afin de mieux réfléchir, à l’instar du « penseur » de Rodin. Tandis que la femme s’enflamme en se frottant au soleil, symbole merveilleux d’énergie et de  rayonnement, une autre danse frénétiquement le flamenco des femmes du pays du sang chaud, celui de la fierté et de la dignité.

Il est temps d’enfourcher nos chevaux de course et de partir vers la victoire de « trotteur », « Cabré », « Pirouette » et de nous envoler avec « Envole-toi ». Jean-Claude BOIGAS nous transmet sa passion des courses avec ses « p’tits chevaux » en fil de laiton et nous fait rêver avec ses bijoux agrémentés de verres de couleur.

Merci à vous tous pour votre rayonnement que ne manqueront pas de partager nos visiteurs et collectionneurs.

Béatrice BELLAT