Surréalisme d’hier, 15.01—14.03.15

Le mouvement surréaliste né en 1924 avec le Manifeste d’André Breton est soucieux d’agir sur la société dans le sens d’une subversion. Très tôt, les Surréalistes s’engagent dans les luttes, luttes contre le colonialisme, luttes sociales. L’importance du mouvement dans l’Histoire de l’Art y apporte un bouleversement aussi fort que le Dadaïsme. Un séisme traverse les frontières et parcourt le monde depuis les années 1920. La révolution surréaliste touche tous les domaines de l’expression culturelle en insurrection (écriture, poésie, peinture, théâtre, cinéma, danse, musique ) se prolonge au-delà de 1966, date de la mort d’André Breton. Ce dernier précise qu’il recherche  l’union du réel et de l’imaginaire : « Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue. » Le Surréalisme a su réinventer l’imaginaire en allant aux sources de la création. C’est un hommage à ce Mouvement qui a bouleversé l’Art moderne que rend aujourd’hui la Galerie Béatrice BELLAT du 15 janvier au 14 mars 2015. Georges HUGNET, qui, avec Oscar DOMINGUEZ inventa la technique de la  « décalcomanie » à l’encre noire (cf invitation), exploite toute forme de mode d’expression notamment, les photo-montages et collages photographiques, les découpages de journaux et l’assemblage de matériaux divers. L’exposition en présente un spécimen, ainsi que des collages et un photomontage. Il est encore l’animateur du célèbre Catalan, restaurant où se réunissent les surréalistes pour créer ensemble des œuvres caractéristiques comme les « cadavres exquis ». (Il mit son talent au service de la Résistance dans la France des années noires, celles de l’occupation, en fabricant de faux papiers.) Certains des artistes présentés n’ont jamais adhéré au Mouvement, désireux de préserver leur indépendance par rapport à André Breton : c’est le cas de Lucien Coutaud, Marc Janson, Henri Courbières, Albert Mescam, Remy Ladoré ou Michel Debiève, dont les œuvres sont également à découvrir. Aline Gagnaire, si elle exposa dans les années 1930, fut surtout membre du Collège de Pataphysique. Raoul Michau, artiste qui aima beaucoup voyager traverse la Russie et la Chine, participe aux premières expositions du Groupe surréalisme à la Galerie Pierre. Henri Espinoza dit Espinouze, rejoint les Surréalistes en 1932. Son tableau  « La mariée avec le crâne d’oiseau » nous transporte à l’Exposition surréaliste internationale de Paris en 1938 organisée par André Breton et Paul Eluard, avec comme conseillers spéciaux Salvador Dali et Max Ernst. La galerie présente enfin quelques multiples de Léonor Fini, Dali, André Masson, Cécile Reims, Jean Picart-Ledoux, Pierre Le Colas, Hans Bellmer ou Saint-Génies.   Béatrice BELLAT et Henri ENU