Tous en selle, 05.10-02.12.2017

Promenade équestre

Le cheval, ce noble animal, crinière au vent,  a su incarner la Liberté, mais a aussi été dressé pour nous transporter ou franchir des limites dont lui-même n’avait pas conscience.  Sa plastique a inspiré de nombreux sculpteurs et artistes graphistes.

Parmi eux, Jean-Pierre ALAUX aborde le thème avec son humour habituel en s’inspirant du proverbe français « Des femmes et des chevaux, il n’en est point sans défauts ». N’empêche que la femme est là pour soutenir la tête de cheval aux yeux de pierre sculptée par notre homme, même s’il prétend modestement que le hasard a sa part dans l’oeuvre réalisée. Le cheval nous mène aussi sur les plages de Normandie à Bernières (près de Caen). La cavalière de Le GUENNEC ( 1924 – 1988), nous conduit quant à elle du côté d’Honfleur, où l’artiste avait son atelier. Pour lui et MARTINETTI (1922-2010), le cheval est encore le cheval de cirque que ce soit celui du clown ou ceux des écuyères.

Vera DI BIANCA, fidèle à son style surréaliste nous offre un très symbolique et conquérant « Pégase » au fusain. La précision du trait de cette admiratrice de Gustave DORE et  d’Enki BILAL, donne l’illusion d’une gravure. L’élan et la fougue du cheval le rendent à la fois léger et aérien tandis que la musculature de son aile et la robustesse de son corps évoquent sa solidité et son rapport à la terre.

Retour à la femme avec cette lithographie de DALI (1904-1989) sur papier de riz dans laquelle le cheval se cabre devant la nudité d’une femme sur sa route. Une scène onirique et érotique dans l’esprit de l’auteur. LE COLAS, peintre surréaliste et fantastique associe à son tour la femme et le cheval (à la licorne) dans une lithographie sur papier d’arches à la composition savante.

Cyril REGUERRE, avec des cadrages étudiés, tous comme ses supports (papiers et partitions anciennes) et sa technique (encre, calame, pinceau, brou de noix, fusain fixé à l’acrylique … ) présente son troupeau, prêt à s’élancer, avec talent. Claire DUPIERRIS, experte aussi en technique mixte (sanguine, fusain et gouache)  nous livre deux chevaux très impatients.

Jean PREVOST nous fait visiter en voiture à cheval  Le  Fauoët, petite commune située en Bretagne dans le département des Côtes d’Armor.  Dans la tradition rurale, les chevaux sont attelés pour servir essentiellement de moyen de locomotion. Les chevaux attelés à la charrue étant maintenant complètement désuets avec l’arrivée du tracteur. La vivacité des couleurs de sa toile et le trait expressionniste de ses fusains font de cet artiste un des grands fauves de notre époque.

Pierre-Olivier DUBAUT (1886-1968), dit « le peintre du cheval », défenseur de l’oeuvre de GERICAULT et DELACROIX, a passé sa vie avant et après la guerre de 14 à représenter des chevaux, selon la saison, dans les allées cavalières du Bois de Boulogne, sur les champs de courses de Longchamp ou du Tremblay, dans les Concours de reproducteurs, dans les haras ou sur les terrains de polo de Bagatelle ou de Deauville. Deauville où le champ de courses a encore inspiré José AZOULAÏ, ce peintre-coiffeur d’origine algérienne.

S’inspirant de DELACROIX, Vanessa EVERLEY, créatrice de bijoux a réalisé un cheval fougueux monté par un cavalier oriental, dans la pure tradition orientaliste, de même que Fathi ANDOLSI et Ezdine CHOUIKHA, tous deux d’origine tunisienne.

Passionné de courses, Jean-Claude BOIGAS, après un riche parcours de vie professionnelle auprès des chevaux, a choisi de les sculpter en fil de laiton utilisant le même matériau que celui qu’il emploie pour sculpter ses bracelets et ses pendentifs,  alliant ainsi son amour du cheval à celle de l’art dans un style personnel très travaillé et enlevé.

Anne-Marie ANDREUX a découvert le cheval en 1990. Ses cours d’hippologie et son expérience de cavalière l’ont familiarisée avec la morphologie du cheval.  La mise en valeur de son œuvre, tant en lumière qu’en couleur, s’est fait jour  au fil des ateliers fréquentés et des techniques utilisées. L’ancien dresseur de lionnes, Lucien PEYTONG, aficionado des champs de courses, nous livre, avec acuité, pour sa part, une étude authentique des différentes postures de jockeys. Le peintre animalier André MARGAT (1903-1997) ne pouvait manquer de représenter le cheval. Le croquis exposé met en valeur, dans sa simplicité, la force du trait de cet artiste.

LAURAN (1922-2009), une des figures dominantes du mouvement du « sanzisme » encore appelé « La Nouvelle Figuration de l’Ecole de Lyon », créé en 1948, trouve la source d’inspiration principale dans Paris.  Cet artiste, comme son épouse, Véronique VERON, n’a cessé de peindre et dessiné inlassablement la ville. Parmi ses oeuvres on reconnaîtra les chevaux du jardin des Tuileries, ceux de la Place de la Concorde, ou encore de la Fontaine de l’Observatoire (clin d’oeil à Jean-Baptiste CARPEAUX) . Amoureux de Paris, Edmond-Jacques SIMONIN (décédé en août 2013) l’était aussi : la galerie présente ici deux dessins à la plume des chevaux de Marly.

Amandine DORE (1912-2011), compagne de voyage, illustratrice et épouse de l’écrivain T’SERSTEVENS, ne se départit pas de son style érotique dans la représentation graphique d’une statue équestre de XXX. BABU, dans les années 50, commençait à s’intéresser au cheval, objet d’inspiration graphique et d’illustration, précurseur de ses élégantes aux courses qui allaient la rendre célèbre dans les années 70.

Enfin, Marceline ROBERT, alliant le figuratif et l’abstrait nous livre une petite toile d’un cheval que l’on peut supposer de bois, comme le cheval du célèbre jeu de société.

Vous souhaitant une joyeuse visite et promenade équestre.

 

 

Béatrice BELLAT, galeriste